You are here:

Les familles déplacées déclarent 'nous paierons pour l’électricité'

30/01/2018

Selon un nouveau rapport, des milliers de familles de réfugiés se disent prêtes à payer pour de meilleures sources d'énergie afin de reprendre le contrôle de leur vie.

Les chercheurs de Moving Energy Initiative ont constaté qu'il existe une énorme demande dans les camps de réfugiés du monde entier pour des produits électriques renouvelables modernes et des solutions de cuisson plus propres.

Le rapport a également souligné la réponse fragmentée et inefficace à l'approvisionnement en énergie pour les personnes déplacées parmi les organisations humanitaires.

Les auteurs du rapport relatent qu'un meilleur accès aux énergies renouvelables pourrait permettre à des milliers de familles de réfugiés d'économiser chaque année des milliers de livres et que cela permettrait également  de lancer une activité économique.

Il y a une insatisfaction manifeste de la part des réfugiés, des administrateurs de camps et des travailleurs humanitaires quant au niveau actuel d'approvisionnement en énergie dans les camps et une demande correspondante de changements,

a déclaré l'auteur du rapport, Mattia Vianello.

Alors que le nombre de personnes déplacées dans le monde augmente et que les budgets d'aide subissent une pression supplémentaire, l'impératif d'identifier des solutions rentables et durables pour fournir de l'énergie aux réfugiés est plus urgent que jamais.

Le rapport, Price, Products, Priorities: Meeting Refugee Energy Needs in Burkina Faso and Kenya  explore en détail les questions de l'énergie et du déplacement. S'appuyant sur les réflexions des réfugiés du camp de Goudoubo au Burkina Faso et du camp de Kakuma au Kenya, ce rapport cherche à mieux comprendre leurs besoins énergétiques, leurs priorités et leurs préférences et évalue l’impact durable d’un accès accru à l'énergie pour ces populations.

Les principales conclusions du rapport sont les suivantes:

• Un nombre important de réfugiés paieraient pour des technologies énergétiques plus propres et plus efficaces, mais beaucoup n’ont pas les ressources nécessaires et le développement des marchés pour ces produits manque de soutien financier.

• À Kakuma, plus d'un tiers a exprimé sa volonté de payer pour des énergies renouvelables de haute qualité – ce qui représente une clientèle potentielle de 5 000 familles avec un marché d'une valeur de 300 000 dollars par an.

• À Goudoubo, deux tiers des résidents interrogés ont exprimé leur volonté de payer pour des options de cuisson plus saines - une clientèle potentielle de 2 000 familles avec un marché d'une valeur de 270 000 dollars par an.

• Les solutions d'alimentation électrique centralisées - telles que les mini-réseaux ou les raccordements au réseau - sont plus économiques que l'utilisation actuelle de plusieurs générateurs diesel autonomes. Ainsi, chaque installation gérant sa propre alimentation est rendue inutile. Une plus grande coordination entre les opérations humanitaires est nécessaire pour que les solutions centralisées puissent être évaluées, conçues, financées et mises en œuvre.

• Essayer de répondre aux besoins de base en matière de cuisine, d'éclairage et de recharge téléphonique coûte cher aux réfugiés, en consommant une part importante des budgets mensuels déjà bien étirés.

• Trois familles sur cinq à Kakuma signalent des problèmes de santé dus à la fumée des cuisinières.

• L'éclairage public est une priorité pour les résidents en raison des préoccupations concernant la sécurité et la sûreté dans les camps. À Goudoubo, 86% des personnes interrogées ont déclaré que davantage de membres du ménage sortiraient après la tombée de la nuit s'il y avait un meilleur éclairage public.

• Une variété d'options énergétiques donnant différents niveaux et qualités de service est requise. Les approches «one size fits all» actuelles sont inappropriées.

• En travaillant avec le secteur privé et les marchés en développement, il est possible de trouver des solutions rentables pour les réfugiés qui profitent également aux communautés d'accueil.

Lisez le rapport complet ici.